gramophone

Le tour des disquaires du V°:

(Attention cher lecteur ! Llire cet article comporte des risques pécuniers dont le mensuel la gargouille ne serait être tenu responsable…)

Cette petite balade qui vous est proposée ici est modulable. En soit, la marche à pied ne dépasse pas les 15 minutes si vous vous contentez d’aller d’un point à un autre. Le quartier est sympa mais là n’est pas l’intérêt. Si vous n’êtes pas grand fan de disque mais rentrez quand même dans les magasins, comptez 45 minutes. Si en revanche vous avez l’intention de faire des achats, attention car cela pourrait durer facilement 3 heures tellement il y a de chose à regarder. Pour ma part, je fais cette balade deux fois par semaine en environ 1h30 tout en me pressant et en connaissant parfaitement les rayons ainsi que la plupart des disques qui y sont proposés. A vous de voir donc.

Et le choix musical alors ? J’aurais pu vous mettre des extraits de disques achetés, faire selon les lieux ou encore vous trouver quelques raretés… Mais non, j’ai préféré choisir l’option de vous faire découvrir quelques uns de mes vinylophiles favoris. Avec pour ouvrir le bal une petite originalité, un peu de rap allemand en la présence de Oli Banjo. J'adore l'intro mais les paroles volent pas bien haut. Kev Brown est une découverte faite à Silly Melody (comme quoi ça sert d'avoir un bon disquaire). Madlib, Dj Cam, Dj Vadim, et The Herbaliser sont là tout simplement parce qu'il font parti des meilleurs Djs au monde. Q-Bert, ou le plus grand des scratcheurs (il a gagné tonne de fois le DMC (concours de scratch)). Dj Shadow, le vynilophile par excellence. Radio Citizen, largement promu par radio Nova. Wax Taylor, découverte Gibert. Mon favori Amon Tobin sous son premier nom de scène Cujo et enfin une découverte que l'on ne peut faire que lorsque l'on cherche les vieux vyniles crasseux : Spacer.
 
silly

Bon premièrement, et à supposer que personne n’habite sur place, commencez la balade à la sortie du métro st-michelst-andré des arts. Direction le Boulmich pour les intimes. Descendez en direction d’odéon et paf, première étape : Silly Melody sur votre droite. Non vous ne vous êtes pas trompé, ce n’est pas un magasin de fringues, les vinyles se trouvent aux premier étage. Ce n’est peut-être pas le mieux fourni mais c’est l’un des rares magasins de Paris qui permet d’écouter les disques que l’on va acheter (je n’en connais qu’un autre). Ce qui est fort agréable et permet de ne pas acheter une connerie décevante alors qu’on croit tenir la perle rare (et j’en ai plein dans ma discothèque… de conneries). Du coup c’est mon disquaire fétiche. Il y a toujours de la bonne musique en fond sonore donc arrêtez le walkman et profitez-en pour faire quelques découvertes (dernièrement les vendeurs, forts sympathiques au demeurant, m’ont fait découvrir le morceau de Kev Brown que vous venez d’entendre). Bref, un véritable disquaire, passionné et tout.

boulinier C’est reparti, deuxièmement et sur la même rive en continuant un peu plus bas, une véritable institution parisienne : Boulinier. Pas du tout la même ambiance. Pour la découverte musicale et le silence passez votre chemin ou préférez conserver vos écouteurs sur les oreilles. Boulinier c’est pas cher, certes, mais c’est pas non plus des supers opportunités. Les bons disques sont généralement mis de côté pour d’autres personnes. La qualité n’est pas toujours au rendez-vous et il n’y a pas moyen de les écouter. Cependant on peut y faire quelques affaires. En particulier si on surveille les bacs les moins prisés comme celui des musiques de film. J’y ai trouvé pour 3euros la B.O de Shaft (même si le vendeur m’a accusé d’avoir trafiqué les prix). De même, si vous avez de la chance vous arriverez au moment où le vendeur renfloue ses bacs. Et là, il est possible de trouver son bonheur.

Troisième étape, continuez de descendre le boulmich, toujours du même côté : Gibert Joseph (et non pas Gilbert, ça fait moins classe). Ici vous ne trouverez guère d’occasions, mais bien du neuf. C’est de loin le disquaire le moins cher de Paris. Les vinyles sont souvent à moins de 15 euros. Mais surtout on y dégote des tonnes de réédition pour une dizaine d’euros, en particulier dans le bac funk. N’oubliez pas de faire un tour dans le bac jazz/chanson française du rez-de-chaussée.

Changeons de direction, pour la quatrième et cinquième étape sortez tout droit du Gibert et prenez la rue des écoles. Au bout de 400 mètres, vous trouverez sur votre gauche deux magasins crocodisc avec d’un côté les rayons rock/musique de film… et de l’autre hip-hop/salsa/funk… Ici on est dans le lourd. Autre problématique, il ne s’agit pas ici de savoir si vous trouverez quelque chose mais plutôt de connaître la capacité de votre portefeuille. C’est la caverne d’Ali Baba. On trouve tout ce qu’on veut. Et si jamais vous ne le trouviez pas dans les bacs, demandez aux vendeurs qui vous ouvriront les portes des étagères : il y en a autant qu’en rayon. Deux petits problèmes cependant, comme chez tout disquaire spécialisé, ils connaissent très bien leur sujet, vous payerez donc le prix réel du vinyle de 5 à ??? d’euros. Ensuite, les bacs sont tellement surchargés qu’il est difficile de chercher et que l’on croule vite sous le poids des possibilités. Pour résumer, n’allez dans ce magasin qu’à l’unique condition d’avoir une idée bien précise en tête sinon vous allez vite vous la prendre et vous retrouver avec un déficit budgétaire difficilement explicable à votre dulcinée.
crocodisc

crocojazz
Bon, sortez de là on vous dit. Il est temps de partir vers la sixième et septième étape de notre voyage musical. Descendez la rue des écoles puis montez la rue de la montagne Ste-Geneviève. Pour continuer dans les disquaires spécialisés, voici le troisième crocodisc (celui d’origine) pour le jazz et le blues (nommé donc logiquement crocojazz). Je ne vais pas m’étaler des heures là-dessus je vous en ai déjà parlé. Et juste en face, un nom à faire peur : La dame blanche. Même problématique, puisque disquaire spécialisé, ne vous attendez pas à faire des affaires. Le magasin est spécialisé musique savante, cependant vous pourrez trouver quelques bons disques de jazz et de funk. Pas vraiment besoin de fouiller ici, tout est bien classé, les bacs en bois sont beaux et agréables. Voici un bon lieu de repos pour terminer notre balade. N’hésitez pas à demander un disque, la dame blanche fait partie d’un réseau de disquaire bien plus vaste.

Pour finir, vous pouvez continuer le tour des disquaires en vous poussant un tout petit peu plus loin vers les arènes de lutèce afin de dégoter quelques bons vieux disques de jazz chez le spécialiste en la matière : Jazz On The Corner (voir plus haut) rue de Navarre.

Amis vinyleux (pas trop trash quand même), j’espère ne pas trop vous avoir ruiné. Bonsoir.

La playlist en écoute sur 8tracks